De retour du Salon du Livre d’Aumale

Vendredi et samedi dernier (7 et 8 octobre 2016) je figurais parmi les invités du 15ème Salon du livre d’Aumale (Seine-Maritime), une expérience une nouvelle fois très sympathique (rencontrer les gens qui vous lisent mais aussi des gens qui ne savent pas du tout ce que vous faîtes et leur faire découvrir ce que vous faîtes, c’est toujours agréable). Mais les organisateurs avaient vraiment très bien fait les choses, en particulier en ce qui concerne l’implication des collèges et écoles de la ville dans le déroulement de l’événement.

Dès le vendredi après-midi, donc, à peine arrivé, je me retrouvais devant 220 élèves des collèges Saint-Joseph et Henry Dunant, qui avaient travaillé sur le thème des super-héros en se basant, entre autres choses, sur mes livres et préparé une foule de questions qui concernant aussi bien les surhommes américains que leurs homologues français.

Avec un corps enseignant et encadrant vraiment sur le coup (on m’expliquait d’ailleurs que Captain America vient de faire son entrée dans le programme des classes de 3ème, pour aborder la propagande pendant la Guerre Froide), les adolescents se sont montrés très intéressés, d’autant plus qu’ils avaient compulsé mon livre « Super-Héros – l’Envers du Costume » dans les semaines précédentes. Pour preuve, des grandes affiches fabriquées par les élèves et décrivant les caractéristiques des super-héros Marvel. Si on m’avait dit, ces dix-huit dernières années, alors que j’écrivais ma rubrique « Docteur Psycho » dans les pages de Comic Box qu’elle finirait par être étudiée dans certains collèges… Une jeune fille m’a même offert une feuille remplie des super-héros inventés par ses soins.

Le soir-même, changement de registre pour une conférence en bonne et due forme d’environ une heure et demi, « Qui sont les super-héros français ?« , axée, donc, sur le thème de mes deux premiers ouvrages, Super-Héros – Une Histoire Française et Super-Héros Français – Une Anthologie. Comme dans l’après-midi, le public (cette fois-ci un peu moins adolescent) a été particulièrement surpris quand j’en suis arrivé à évoquer l’influence de Fantômas pendant la Seconde Guerre mondiale sur un maquis normand bien réel, situé à quelques kilomètres de l’endroit où nous nous trouvions.

Suite à cette conférence, et après une remise de cadeau de la part du Lions Club, commençait alors une brève séance de dédicaces, avec des spectateurs qui voulaient en savoir plus sur les personnages évoqués et qui s’étonnaient un peu que je sois capable de leur dessiner un petit Fantax ou un Fulguros sur la page de garde.

Samedi matin, c’était un autre retour à l’école, cette fois sur une tranche d’âge encore plus jeune puisque l’intervention se déroulait devant des élèves de primaire, pour leur parler cette fois de comment on réalise une bande-dessinée, de ce qu’est un comic-book ou encore du fonctionnement de la narration dans une page de BD. Les élèves étaient très motivés, y compris et surtout une pêtite fille qui a la ferme intention de devenir dessinatrice de BD quand elle sera plus grande. Elle aussi m’offrait une exemple de sa production. Un papa collectionneur avait prêté des figurines d’Iron Man, Hulk ou Spider-Man pour que nous puissions discuter des personnages et de leurs pouvoirs.

Le reste de la journée était consacré à une activité plus traditionnelle pour un salon littéraire, les dédicaces et signatures aux côtés de plus de 80 autres auteurs invités à Aumale pour l’occasion… Ce qui permettait de faire la connaissance (entre autres) de mon voisin de table Fred Romanuik, journaliste de France Bleu, venu présenter sa BD « Nono & Moumoune » (dérivée d’une émission radio) ou encore de Jean Sébastien Petitdemange et Anthony Vitorino, les auteurs de « Made in France – La France qui résiste« , agréablement surpris d’apprendre que nous avions, en France, un énorme vivier de super-héros. La séance de signature a également été l’occasion de recroiser certains professeurs et élèves venus cette fois de façon individuelle, alors que rien ne les y obligeait cette fois, pour discuter comics et super-héros. C’est vraiment ce qui caractérise, à mon sens, cette manifestation, la fluidité des rapports avec la sphère scolaire et surtout beaucoup de jeunes lecteurs très motivés. En n’oubliant pas de remercier, pour l’invitation et l’accueil, l’association qui gère l’organisation de ce festival.

(photos : Pierre Bisson)