Son héroïne, Miss Deeplane a une histoire un peu particulière parce qu’il la dessinait déjà il y a une douzaine d’années dans le défunt magazine Dixième Planète. Et à côté de ça il a vite publié des dessins dans les pages de Comic Box avant de partir pondre des albums de BD à gogo toutes ces dernières années. Et donc, il y a quelques mois, le Louis commence par publier un recueil de pin-ups de Dee-Plane puis un album où son personnage devient une super-héroïne. Et là, Môssieur décide qu’il faut absolument qu’on lui fasse une préface parce qu’on était là à ses débuts. Pour les raisons évoquées ci-dessus, mon premier réflexe fut de le menacer d’une grosse pierre en criant « NON ! Et si tu évoques à nouveau le sujet je te marave la tête à coups de caillou !!!« . Enfin bon, comme Louis et moi sommes amis, j’ai jugé bon de le formuler autrement, plus diplomatiquement. Mais l’idée générale c’était ça. Louis, d’après moi (et pas mal de monde sans doute), s’est fait tout seul en termes de carrière et en parcours artistique. Mais enfin bon il est têtu le bougre. Ou il a le chic pour ne pas comprendre. Bref, les emails se sont succédés sur le ton de « Dis, pour ma préface ? Ca avance ?« . Plus tard sont arrivées les menaces du genre « Je sais où tes enfants vont à l’école« . Comme ça ne marchais pas, il a commencé par me citer dans une de ses cases, comme un des interviewers de son héroïne. Il est devenu évident que je n’y couperais pas. L’idée m’est venue d’écrire un petit texte (finalement publié en intro de son album) pour expliquer pourquoi, d’après moi, il ne devait rien à personne d’autre que lui. Ca, ce sont les coulisses du pourquoi du comment finalement j’ai trouvé le moyen de lui faire sa préface sans trahir mon impression première.
Visiblement, une préface et une citation ça ne suffisait pas au sieur Louis. Alors qu’on parlait pas mal de nos projets respectifs, il a fallu qu’il me rajoute (avec quelques années en moins) dans une des pages. Et quelle page puisqu’elle figure vers la fin et que j’y suis en excellente compagnie (essentiellement la crème des super-héros français). Il y a deux ans j’avais parlé ici de l’effet Biagio de Cesena, qui revient à réaliser qu’on se retrouve injecté dans une œuvre. Donc après qu’Olivier Ferra ait ressuscité (en petit dans un coin de page) mon visage adolescent dans « TüSS – My Life« , après que Joe Keatinge m’ait tué dans Glory, me voilà en super-héros dans l’album Miss Deeplane. Mais ce n’est là qu’une anecdote dans la globalité du projet de Louis et Vera Daviet. Parce que, plaisanteries mises à part, Miss Deeplane (l’héroïne comme l’album), marche à la passion. Parce que Miss Deeplane sort comme un pied-de-nez à l’attention d’une industrie de la BD bien souvent trop frileuse sur les