Mon passage au Festival Etonnants Voyageurs a été monumental (enfin, pour ce qui est de mon vécu). D’abord Saint-Malo est une belle ville (où je n’avais jamais foutu les pieds auparavant)… L’accueil est somptueux (logé à quelques mètres à de l’endroit de la naissance de Chateaubriand), avec cette impression en marchant dans la rue que quelqu’un s’est amusé à découpé des photos de bios littéraires pour en faire des masques. Sauf que bien entendu ce sont les auteurs en question et que le jeu consiste à essayer de se souvenir de qui est qui… Du coup les lignes qui suivent font faire un peu « name dropping » mais je ne vois guère comment mettre les choses en ordre autrement… Quelques dédicaces sur le stand de la librairie Critic avant de me rendre à la Maison de l’Imaginaire pour une table ronde intitulée « Arsène, Sherlock, Fantômas et les autres », à laquelle participaient aussi Fabrice Bourland (« Le Fantôme de Baker Street« ) et Adrien Goetz (« La nouvelle vie d’Arsène Lupin« ), autrement dit des auteurs et des fins connaisseurs de la littérature policière. Moi, j’arrivais avec des super-héros qui portent leur slip par dessus le collant, je me demandais un peu au préalable quelle était ma légitimité dans tout ça mais Claudine Glot (« Lancelot ou l’âge d’or de la table ronde« ) a animé tout ça de manière à ce que ça fasse sens. Vous pouvez réentendre l’intégralité de cette table ronde, via un enregistrement trouvé sur ActuSF.
Conférence Arsène, Sherlock, Fantômas et les autres
C’est cette même Maison de l’Imaginaire qui accueillait quelques instants plus tard la remise du Grand Prix de l’Imaginaire 2015, sous la houlette de la présidente du GPI, Joëlle Wintreberg. Parmi les dix livres récompensés dans des catégories différentes, Super-Héros – une histoire française a remporté le prix dans la catégorie Essai, qui m’a été remis par Pascal Patoz, le secrétaire du GPI (et par ailleurs un type aussi impliqué que sympathique, c’est à dire « très » dans les deux cas). J’en ai profité pour remercier bien entendu les jurés mais aussi les éditions Huginn & Muninn pour m’avoir permis de faire ce livre dans ces conditions. Malheureusement (et c’est le côté frustrant d’un week-end aussi riche), je n’ai pas pu discuter (par manque de temps ou pour une question de répartition) autant que j’aurais voulu avec certains autres lauréats ou jurés. J’ai écouté, par exemple, Mathias Echenay (Editions La Volte) qui est fascinant par son enthousiasme et ses anecdotes sur le milieu littéraire. Bref, des rencontres sympas, bien trop courtes dans l’ensemble. Là aussi, c’est pareil, la cérémonie de remise du Grand Prix de l’Imaginaire 2015 est disponible en enregistrement ci-dessous, toujours reprise sur le site ActuSF.
Remise du Grand Prix de l’Imaginaire 2015
Le dimanche, sur le stand de Critic, je me suis retrouvé à dédicacer en compagnie du dessinateur Eric Cartier (« Route 78« , un superbe album qui raconte un périple authentique à travers l’Amérique des seventies). Nous nous sommes entendu comme deux larrons en foire (ce que nous étions, après tout) et à midi nous sommes donc parti ensemble pour le repas au Palais des Congrès. Prenant place à une table où les autres convives avaient déjà bien avancé… Nous nous sommes retrouvé quelques instants plus tard avec cette grande table pour nous deux. Enfin, jusqu’à ce qu’arriver Daniel Leconte (journaliste et producteur de « C’est dur d’être aimé par des cons ») qui nous demande si lui et d’autres peuvent prendre place. Bien sûr que oui. Et là, Eric Cartier et moi-même basculons dans un autre monde en nous retrouvant à discuter avec des gens comme le journaliste Yahia Belaskri (« Les fils du jour« ) ou le romancier Boualem Sansal (« le Village de l’Allemand« ), des personnes brillantes, avec beaucoup d’humour, investie d’un vrai raisonnement sur la liberté d’expression. Si bien d’ailleurs qu’en les écoutant, captivé, on se dit « merde, tu vas voir qu’ils vont me demander, moi, ce que je fais pour la liberté d’expression et que la seule chose que j’aurais à dire c’est « euh… je vais sur Facebook ? ». C’était comme mettre le pied dans un caisson de décompression, changer de hauteur, de dimension.
L’après-midi m’a vu retrouver un terrain bien peu plus familier avec une heure de conférence consacrée aux super-héros français, une nouvelle fois à la Maison de l’Imaginaire (là, pour le coup, je ne sais si enregistrement il y a). Et puis déjà, l’heure du retour sonnait. Eric et moi prenions le « train des auteurs » qui nous ramenait vers Paris (et une nouvelle fois cette impression de trombinoscope, comme si les quatrième de couverture s’animaient et prenaient place dans les wagons). L’occasion, aussi, de découvrir un petit cérémonial bien particulier et comique en un sens. Bien que tout le monde ait le même billet, il y a des voitures de première et de deuxième classe. A choisir, bien sûr, vous tentez de vous installer en première… Et pourtant elles sont déjà pleine de gens qui réservent deux ou trois places. Eric et moi étions loin d’être les derniers, je ne comprenais pas comment on avait pu se faire « doubler » ainsi. On m’a expliqué depuis que le jeu, pour certains éditeurs, consiste à envoyer leurs attachés de presse ou stagiaire en avant, pour bloquer les classes. Bref, nous nous sommes rabattus sur une deuxième classe qui nous allait finalement très bien et le trajet-retour fut l’occasion d’une ultime rencontre, passant des heures à discuter abec le dessinateur Robin Walter, que le hasard avait placé à côté de nous. Au final, je rentre avec une sorte de « diplome » attestant du Grand Prix de l’Imaginaire, souvenir par la même occasion d’un week-end maloin riche en rencontres, en découvertes et en idées nouvelles.
Bon, allez, j’avoue… au-delà des nourritures de l’esprit, mon estomac aussi a été comblé par la cuisine locale !